L’importance de la recherche dans nos entreprises : Retour sur l’évènement de L’institut
Franc succès pour la 3e édition de l’événement annuel de l’Institut en partenariat avec l’ANRT ! Mardi 15 octobre, plus de 300 personnes se sont réunies chez Onepoint pour l’événement annuel de l’Institut, organisé en partenariat avec l’ARNT. Cette journée sur le thème de la R&DI, catalyseur de croissance pour les PME et ETI, a mis à l’honneur les partenariats public-privé et rappelé que la recherche était vectrice de croissance pour nos entreprises.
La R&DI, passeport vers le futur
En ouverture de l’événement, Muriel Touaty, Partner Education, Recherche & Innovation à Onepoint, et Clarisse Angelier, Déléguée générale chez ANRT, ont pu exprimer leurs visions convergentes du rôle de la recherche au sein des entreprises lors d’une discussion très enrichissante. Aujourd’hui, à l’heure où les transformations qui bouleversent nos sociétés imposent à tous les acteurs du tissu socio-économique d’innover, la Recherche et Développement apparaît comme un véritable « passeport pour le futur ». De ce dialogue inspirant ressort l’idée que « les entreprises sont un acteur important de la recherche », comme le soulignait à juste titre Clarisse Angelier, et qu’à ce titre, elles peuvent participer d’un effort en vue du « bien commun », une idée chère à Muriel Touaty. Cette conviction était partagée par Alain Aspect, prix Nobel de Physique 2022, autre invité de marque, qui livrait son avis sur la responsabilité économique et sociétale de la recherche dans notre pays.
Désir de science : la recherche, une responsabilité économique et sociétale
En dépit des kilomètres qui séparaient Alain Aspect des locaux de Onepoint, le prix Nobel de Physique, s’exprimant depuis Taïwan, a rappelé dans son keynote la fertilité des liens entre les acteurs de la recherche et le monde de l’entreprise. Loin de voir en eux deux univers contradictoires, Alain Aspect insiste sur l’opportunité que représente la recherche fondamentale pour l’entreprise et l’industrie. Ces propos s’appuyaient sur la conviction que les rapprochements entre ces deux mondes doivent contribuer à redonner à notre pays un désir de science. Il a conclu son discours en recommandant aux entreprises de faire confiance aux docteurs pour les transformer de l’intérieur : « avoir quelques docteurs dans votre entreprise va vous apporter une forme d’état d’esprit qui vous ouvrira des fenêtres ». Une leçon propice à dégager la vue des dirigeants d’entreprise dans leur volonté de construire une vision et une stratégie disruptive pour faire croître leur activité.
Quelle vision et stratégie R&D pour les dirigeants d’entreprise ?
Avec le talent dont il fait preuve quotidiennement sur B Smart, le PDG de Kalee, Arnaud Ardoin, a animé le premier temps d’échange de cet événement. Autour de lui, Marko Erman, Chief Scientific Officer de Thales, Gontran Peubez, Partner Data & IA de Onepoint, Pauline Martin, Directrice Stratégie & Innovation de LIM Group, et Olivier Giroud, co-fondateur de Baracoda, ont tenté de répondre à une question difficile mais particulièrement importante pour les entreprises : Quelle vision et stratégie R&D pour leurs dirigeants ?
Nourris de leur expérience dans le domaine, ces derniers ont proposé des pistes pour penser le rôle des dirigeants dans les activités exploratoires des entreprises. La première clé de compréhension a été donnée par Marko Erman, qui indiquait, comme point de départ : « Je ne connais pas de membre du comex qui ne saurait pas valoriser la R&D du groupe et défendre cette activité comme une orientation stratégique », en dépit des investisseurs qui pourraient être tentés d’inciter le groupe à baisser les ressources consacrées à ce poste d’investissement. Cela implique de développer des outils adaptés à cette activité, comme le rappelait Olivier Giroud : « Nous avons développé des petites entités d’entrepreneurs capables d’identifier des idées, des tendances du marché, et de voir ce que cela pourrait devenir si nous allons au bout. C’est particulièrement intéressant dans la recherche, car cela permet de faire des choix en amont pour éviter de se perdre tout en gardant un effort soutenu sur le long terme. »
Adapter ses outils à son activité, c’est la raison même de l’effort de R&D de Onepoint, a priori surprenant pour une entreprise de conseil. Gontran Peubez a pourtant montré l’évidence de ce choix stratégique en rappelant que « Une structure de conseil vend une capacité à faire. Nous, nous vendons une capacité à transformer. Si vous voulez transformer, il faut le faire avec un supplément d’âme. (…) On y arrive en prenant des paris sur les tendances technologiques qui vont modifier et transformer le paysage économique de demain. » Toutes ces perspectives ne suffisent pas, car à l’origine de la R&DI d’une entreprise se trouve un « déclic », comme le dit si bien Pauline Martin, une « intuition » qui ne peut s’appuyer au fond que sur une envie réelle de faire de la recherche. Ce pari risqué vaut bien d’être tenté, quand on voit la croissance de LIM, passé en moins de vingt ans d’une petite structure de 20 personnes à un groupe de plus de 750 employés.
Quelle culture d’innovation favorise la croissance des PME et ETI ?
Cette croissance exponentielle par la recherche ne se fait pas du jour au lendemain. Elle se nourrit d’une culture favorable à l’innovation. Pour tâcher de comprendre quelles approches sont les plus stimulantes pour produire cette alchimie, Jacques Marceau donnait la réplique à Hervé Vezin, Directeur de Recherche à la Direction des relations avec les entreprises du CNRS, Matthieu Fouquet, Partner RH et secrétaire général de Onepoint, Lise Gastaldi, Maîtresse de conférences en sciences de gestion à l’Université d’Aix-Marseille, Johan Renaud, Co-dirigeant du groupe GPA et Pierre Gattaz, Président Directeur Général du Groupe Radiall, ancien Président du MEDEF, lors de la deuxième table ronde de la journée.
Le principal enseignement de cet échange a été résumé par Pierre Gattaz, lorsqu’il insistait sur l’importance de l’enthousiasme des dirigeants pour la recherche. C’est sûrement le meilleur moyen de dépasser le paradoxe de la situation du dirigeant qui doit « faire tenir dans le même temps l’exploitation et l’exploration », comme le rappelait Lise Gastaldi. Matthieu Fouquet propose une méthode, exploitée chez Onepoint, pour régler ce paradoxe : « La RDI n’est pas un État dans l’État. Résoudre ce paradoxe, c’est préserver sans isoler. Pour cela, on a besoin d’une R&D opérationnelle et pas à 100 %. Il faut avoir un cap. Chez nous, les chercheurs sont donc à la fois logés dans un Institut, mais ils sont aussi dans des communautés qui produisent, en contact direct avec le client. Les premiers bénéficiaires des recherches que nous menons dans l’entreprise, ce sont nos clients. Les seconds bénéficiaires, ce sont nos salariés eux-mêmes. »
C’est en un sens cette leçon d’optimisme que donne Hervé Vézin, qui racontait dans son propos liminaire comment il avait accompagné une PME en mettant à sa disposition l’expertise et les moyens du CNRS pour l’aider. Tisser des liens, ériger des passerelles, n’est-ce pas le meilleur moyen de maximiser l’impact économique des liens entre laboratoires et entreprises ?
Comment maximiser l’impact économique de la recherche et renforcer le lien entre les laboratoires et les entreprises ?
Pour répondre à cette question, Marianne Fily, Partner Média, Services & Telecom de Onepoint, a fait dialoguer Alain Asquin, Coordonnateur National du Plan Esprit d’Entreprendre, José Milano, Président Exécutif d’OMNES Education, et Antoine Petit, Président Directeur Général du CNRS. Leurs visions complémentaires de ces interactions ont permis de dégager des pistes de réponse à cette question fondamentale.
S’il n’est pas toujours évident de dégager un ROI immédiat pour une activité de R&D, des bonnes pratiques existent pour en tirer le meilleur parti. Cela ne se fait pas seulement à l’origine de cette activité. José Milano a rappelé l’importance de la formation continue. Grâce à cette agilité, l’entreprise peut garder en son sein des talents et les faire mûrir. Cela peut prendre la forme d’incubation de start-up internes, comme le fait par exemple le CNRS, qui compte, comme le rappelait Antoine Petit, un nombre important de start-up nées des recherches menées par ses membres. À cet égard, le patron du CNRS a raison de rappeler que « la recherche fondamentale est à l’origine de toute histoire d’innovation. »
C’est pourquoi le ministère de la Recherche entreprend, par l’intermédiaire d’Alain Asquin, une vaste mobilisation pour insuffler en France un esprit d’entreprendre.
Un désir de science pour une envie de France
Cet esprit d’entreprendre a soufflé sur Onepoint tout au long de cette journée, dont le point d’orgue fut sans aucun doute la clôture en présence de deux anciennes ministres, Sylvie Retailleau et Olivia Grégoire, marraine de cet événement, accompagnées de David Layani, PDG et fondateur de Onepoint.
Les deux Ministres n’ont cessé de rappeler, dans leurs allocutions respectives, l’importance de la recherche dans le tissu industriel français. Outre un plaidoyer plus que bienvenu pour le Crédit Impôt Recherche, Olivia Grégoire a rappelé l’importance de l’engagement des femmes dans la recherche française. Toutes deux ont souligné que l’envie de science revêtait un caractère fondamental pour la croissance de la France, une idée partagée par David Layani. Dans sa conclusion, ce dernier a rappelé les efforts engagés par Onepoint pour transformer le métier du conseil en y injectant de la recherche. La création de l’Institut en 2020, entité transverse du groupe qui structure ses activités exploratoires et anime un important réseau de chercheurs via trois laboratoires communs, illustre bien ce caractère éminemment disruptif et ambitieux de la R&D.
Cet événement historique aura été l’occasion de marteler cette conviction, jamais démentie pendant les tables rondes, que la recherche était un catalyseur de croissance pour la R&D. Pour continuer de diffuser ce message et l’illustrer, tant par des exemples concrets de réussites entrepreneuriales que par des outils éprouvés, Onepoint a publié le premier ouvrage conçu comme un guide pour mener à bien des activités exploratoires.
Au terme de ce troisième événement annuel, Onepoint et L’institut sont plus que jamais convaincus que la recherche sera un ingrédient clé des grandes transformations de notre société. Nous vous attendons donc nombreux pour la prochaine édition de cet événement, en octobre 2025 !